Ha, quel sujet passionnant, en plus, je suis en plein dedans. Je suis prêt à recommencer à écrire suite à ma convalescence et je me suis frappé le nez sur le mur de la résistance et la procrastination. Je suis impatient, frustré et, pour reprendre une expression que j’emploie souvent, j’ai l’impression d’être dans la vase jusqu’à la taille! Je me suis dit que ce serait le meilleur temps pour en faire un article, alors voilà. Cette période a commencé suite à une combinaison de facteurs qui m’ont fait entrer dans une période plus sombre, oh, rien de bien grave, je vais m’en remettre. Mais c’est dans les moments où je ne suis pas bien que la résistance et la procrastination ont de l’emprise sur moi. Ces deux bêtes viennent alors s’immiscer dans mon quotidien, se mettent en travers de mes buts et m’empêchent de fonctionner à mon mieux.
Bénigne et maligne
Il y a d’abord la procrastination banale et normale du quotidien parce que je suis fatigué ou parce que je n’en ai pas envie. Ex. cuisiner pour la semaine, faire du ménage, prendre un rendez-vous pour l’auto, etc. Celle-là est bénigne, une question d’habitudes, de discipline et de circonstances. Je me botte le derrière et je passe à l’action maintenant, ou je lâche prise et passe à l’action plus tard et j’assume.
« Quand on remet les choses à plus tard, ce plus tard vient toujours trop tôt. » – Grégoire Lacroix
Il y a aussi celle qui compte, la maligne, comme vis-à-vis mon blogue, mes projets d’avenir en développement personnel, mon alimentation, ma santé, etc. Ce sont des choses importantes pour moi, pour mon avenir, ce sont des choses dont j’ai profondément envie, qui font que je m’accomplis et que je me sens vivant, et pourtant, me voilà à me river le nez et à fuir de tous bords tous côtés. Je crois que la principale différence entre la procrastination bénigne du quotidien, et la maligne qui entrave notre avenir, c’est ça source…
Les peurs et les angoisses.
Voilà comment ça se passe pour moi. Je sais par expérience que la résistance se produit face à certaines peurs et angoisses qui sont très souvent inconscientes. Très rapidement, ces peurs sont canalisées vers des fuites diverses et la procrastination. La plupart du temps, le mécanisme est inconscient jusqu’à ce que je n’aie plus le choix de m’ouvrir les yeux et de bouger, ou tout simplement abandonner. Ce qui est beaucoup moins mon cas maintenant. Je me connais et je sais ce qui se passe. Ce qui fait qu’au lieu de fuir quand je sens de la résistance, je frustre, j’angoisse et je culpabilise jusqu’à ce que je n’aille plus le choix de bouger. Des heures et des heures de plaisir quoi. (rire) Qu’elles sont mes peurs, c’est plutôt simple, la plupart du temps c’est la peur d’échouer et de perdre la face. Dans certains cas, c’est même la peur de réussir et d’avoir à faire face à de plus grands défis encore.
« Tu n’as peur de rien, tu n’as peur de personne. Sauf de toi-même. C’est la pire de toutes les peurs. » – Yves Thériault
C’est pour ça que la résistance et la procrastination ont plus d’emprise sur moi quand je vais moins bien et quand j’ai les blues. Ce n’est pas facile quand je suis à mon mieux alors… : )
Que faire?
Réaliser ce que l’on veut, et changer son discours intérieur. Lorsque je suis dedans jusqu’à la taille comme maintenant, mon discours intérieur est très négatif et autocrate. C’est-à-dire que je me tape sur la tête parce que je ne fais pas ce que je devrais, et que je me pousse à bouger comme un bourreau le ferait. Quand quelqu’un veux m’imposer quelque chose, peu importe quoi, mon premier réflexe c’est de m’opposer, de résister. Inconsciemment, ça fait la même chose quand c’est moi qui m’impose des choses. Un truc que j’utilise c’est jours-ci, je réitère mes objectifs dans lesquelles je me sens bloqués. Autrement dit, mon discours passe de « Y faut que je travaille sur mon site », à, « j’aime travailler sur mon site, je sais que c’est le point de départ vers de plus grands objectifs, c’est ce que je veux, quand je le fais, j’ai l’impression de m’impliquer dans ma vie et de créer. » Tout ce qu’on s’impose part d’un désir réel et sincère. Me reconnecter avec ce désir m’aide à passer à l’action, à avancer.
« Le désir réprimé s’évanouit peu à peu jusqu’à n’être plus que l’Ombre du désir. » – William Blake
Changer de perspective
Quand on est dans un trou, on a tendance à broyer du noir, on est entouré de terre, la perspective n’est pas très prometteuse. Une des premières choses à faire c’est de changer de perspective, de voir les choses pour ce qu’elles sont, de dédramatiser. La vie est faite de hauts et de bas, de vagues. Quand je suis dans un haut de vague, je dois profiter du momentum et laisser couler les choses, l’inspiration, le travail. Quand je suis dans un creux, je dois m’accrocher, savoir que le creux va passer, et faire un minimum d’efforts pour maintenir la direction. Il y a une montée qui s’en vient.
« Elever l’homme, c’est faire naître en lui des perspectives d’après lesquelles s’organiseront ses joies de demain. » – Anton Makarenko
Baby steps
Ce que je mets aussi en action c’est de faire des petits pas dans la direction où je veux aller. En ce faisant, je regagne du momentum, de la confiance et j’avance. Normalement, j’écris entre une et deux heures par jours, ça coule et je ne force pas. Là, ça ne fonctionne plus du tout, je m’astreins donc à un 25 minutes d’écriture obligatoire depuis un peu plus d’une semaine et je fais plus de recherche, ce qui est plus facile pour moi. Les deux ou trois premiers jours ont été pénibles, mais j’ai ensuite graduellement augmenté la durée de mes sessions d’écriture sans m’en rendre compte jusqu’au retour à la normale. En anglais ils disent « do little, a lot! » Ce qui pourrait se traduire par « faites-en un peu, beaucoup ».
Prendre conscience
Mes peaks de résistance et de procrastination coïncident presque toujours avec des creux de vagues de motivation et des blues plus généraux. Il faut savoir que les peaks et les creux n’arrivent pas du jour au lendemain. Ce sont des effets domino positifs ou négatifs qui nous entrainent vers les sommets et les abysses. Je dois donc être honnête avec moi-même, savoir où je me situe et, ou je m’en vais en tout temps. Je dois aussi être conscient de mes actions (et inactions) et être honnête face à leurs conséquences.
Éliminer le perfectionnisme
J’ai peur d’échouer et d’avoir l’air fou, et en plus je dois écrire l’article parfait, courir un marathon, être Mr. Muscle… Tout ça est impossible et ça me met une pression énorme. Il y plusieurs sortes de perfectionnisme, pour ma part je suis un perfectionniste paralysé. C’est tellement de travail de faire une tâche comme je le voudrais, que ça ne vaut même pas la peine de commencer. C’est ce qui a miné la plupart de mes efforts toute ma vie.
« Quelquefois l’échec est nécessaire à l’artiste. Cela lui rappelle que l’échec n’est pas un désastre définitif. Et cela le libère de la tapageuse contrainte du perfectionnisme. » – John Berger
Maintenant, quand je frappe un mur, je me force à faire le travail, peu importe le résultat, je réduis mes attentes et j’avance. Ça m’enlève une tonne de pression et j’ai beaucoup plus de facilité à avancer comme ça. C’est de cette façon que je grandis, j’aurais bien aimé apprendre ça à l’âge de 4 ans…
La résistance et la procrastination, la conclusion
« La plupart du temps, on ne résout pas les difficultés ; on les déplace, comme la poussière. » – Raymond d’Alost
Ces deux bêtes que sont la résistance et la procrastination m’ont souvent amené à abandonner mes projets, mes désirs ainsi qu’à rechercher la facilité dans les différents domaines de ma vie. C’est pour ça qu’aujourd’hui je les prends très au sérieux. Comme le disait Jules Renard, « Le véritable courage consiste à être courageux précisément quand on ne l’est pas. » C’est la même chose pour le travail, la discipline et la persévérance. C’est quand tout nous détourne de nos buts qu’il faut faire preuve de ces qualités. Alors, aujourd’hui, ici et maintenant, j’avancer comme je le peux.
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Au plaisir,
Yannick Delorme
Thérapeute en relation d'aide
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